Un lourd silence s’est abattu sur la salle d’audience quand la magistrate Naima Dahmani a entériné la peine prononcée le 27 mars en première instance par le tribunal de Dar Beida : cinq ans de prison ferme, assortis d’une amende de 500 000 dinars, soit environ 3 000 euros. Après la lecture du verdict en arabe, elle a rappelé à Boualem Sansal, cette fois-ci en français, qu’il disposait de huit jours pour déposer un pourvoi en cassation. «Vous avez compris», a lancé la magistrate. L’écrivain franco-algérien, entouré de policiers et de gendarmes, n’a pas cillé, comme s’il savait déjà. Ses proches, éprouvés par des mois d’attente et d’espoir tenu, se sont effondrés.
Son avocat français, Me Pierre Cornut-Gentille, qui a obtenu son visa et a pu rendre visite à son client la veille dans l’austère maison d’arrêt de Koléa, était aussi présent lors de l’énoncé du délibéré. Juste avant le verdict, il a réclamé la relaxe pure et simple de l’écrivain, dénonçant «un dossier vide sans charges crédibles ni éléments tangibles». Mais après la sentence, l’avocat français est resté muet face aux médias. Aucune déclaration. Juste une