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Analyse

Le Tchad de Déby, dernier allié de la France au Sahel

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Quasi continue depuis 1960, la présence de l’armée française dans le pays est désormais contestée par des mouvements d’opposition, qui y voient une ingérence aux relents colonialistes.
Emmanuel Macron et Mahamat Idriss Déby, président de la transition du Tchad, le 21 juin à l'Elysée. (Andrea Savorani Neri/NurPhoto via AFP)
publié le 25 septembre 2023 à 18h48

Le Tchad sera bientôt le dernier pays de la bande sahélienne – hormis Djibouti, dans l’est du continent – à accueillir des soldats français, après l’annonce dimanche soir par le président Macron du retrait des troupes françaises du Niger d’ici la fin de l’année. Ici, plus que partout ailleurs en Afrique, les militaires français sont déployés dans l’espace et dans le temps. Dans l’espace : trois emprises permanentes, la base aérienne 172 du vieux camp Kossei qui jouxte l’aéroport de N’Djamena, dans l’ouest du pays, le camp Croci d’Abéché, dans l’est, et celui de Faya-Largeau, dans le nord. Dans le temps : une présence quasi continue depuis l’indépendance du pays en 1960, au gré des opérations extérieures (Limousin, Bison, Tacaud, Manta, Epervier, Barkhane) qui se sont succédé – six, un record absolu pour l’armée française.

Le Tchad, pour des générations de militaires, est un «théâtre» mythique, dont la fascination remonte à l’époque coloniale. Le régiment de tirailleurs sénégalais du Tchad fut, en 1940, le premier à se rallier à la France libre (il existe encore aujourd’hui, dans l’armée française, un régiment de marche du Tchad). Plusieurs f