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Analyse

Le Tchad veut croire au dialogue promis par Mahamat Déby

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L’opposition, armée ou pacifique, rêve d’une réconciliation historique mais se méfie des intentions secrètes des généraux au pouvoir. Elle devrait largement participer au dialogue national inclusif qui doit s’ouvrir le 15 février, à mi-chemin de la transition.
Le général Mahamat Idriss Déby, fils du président tué en 2021, a promis «un dialogue sans tabou et souverain». (AFP)
publié le 14 janvier 2022 à 15h50

Le chronomètre de la transition tourne déjà depuis huit mois au Tchad. Selon la charte établie après la mort du président Idriss Déby, il en reste dix au Comité militaire de transition, dirigé par son fils Mahamat, avant de rendre le pouvoir aux civils. A mi-parcours, celui-ci aborde un moment critique : le dialogue national inclusif (DNI), dont l’ouverture a été fixée par le Président au 15 février. A cette date s’ouvriront une série de réunions, de travaux et de débats devant accoucher d’une réforme des institutions tchadiennes. «Un dialogue sans tabou et souverain […] et dont les conclusions seront pleinement exécutoires», a promis le général Mahamat Idriss Déby, à l’issue duquel «une nouvelle Constitution va être adoptée par voie référendaire et des élections générales, transparentes, libres, crédibles et démocratiques vont être organisées».

Tous les Tchadiens sont invités à participer, répètent les autorités, qui affirment que le DNI sera l’équivalent démocratique des conférences nationales des années 90 en Afrique francophone – 1993 dans le cas du Tchad. Mais les trente ans de répression et de confiscation du pouvoir par Idriss Déby et son clan ont rendu ses opposants prudents, et méfiants vis-à-vis des engagements du régime. La plupart des partis politiques ont toutefois confirmé leur participation. Certains opposants historiques ont saisi l’opportunité pour tenter de peser de l’intérieur. Le leader de l’opposition, Saleh Kebzabo, a ainsi été nommé vice-p