Trois ans après la mort d’Idriss Déby, le scénario d’une transition démocratique au Tchad est en train de voler en éclats. Son fils, le général Mahamat Déby, qui s’est emparé du pouvoir par la force, vient officiellement de se déclarer candidat à l’élection présidentielle du 6 mai – contrairement à sa promesse initiale. Trois jours plus tôt, l’un de ses principaux opposants, Yaya Dillo, a été tué dans l’assaut du siège de son parti par les forces armées, d’une balle en pleine tête. Il était le cousin de Mahamat Déby.
Dans ce contexte politique délétère, l’envoyé personnel d’Emmanuel Macron en Afrique, Jean-Marie Bockel, est attendu ce mercredi 6 mars à N’Djamena. La visite de l’ancien ministre (du Commerce, sous Mitterrand) et secrétaire d’Etat (de la Coopération, de la Défense, puis de la Justice, sous Sarkozy) se veut la plus discrète possible. Ni annonce préalable ni conférence de presse prévue sur le sol tchadien. La mission officielle de Jean-Marie Bockel est d’«expliquer» aux quatre pays africains accueillant des bases françaises – Sénégal, Côte-d’Ivoire, Gabon et Tchad – «les raisons et les modalités des adaptations» prochaines du dispos