Combien de fois a-t-il été donné pour mort ? La rumeur de la disparition du leader de Boko Haram, Abubakar Shekau, qui terrorise le nord-est du Nigeria depuis une décennie, a de nouveau circulé dans la nuit de mercredi à jeudi. Son quartier général, caché dans la forêt de Sambisa, a été attaqué et submergé par un groupe jihadiste rival. Pour éviter d’être capturé, Shekau aurait tenté de mettre fin à ses jours. Deux versions des événements ont été rapportées : selon une «source proche des services de renseignement» citée par l’Agence France Presse, il se serait «tiré une balle dans la poitrine». D’après le site nigérian HumaAngle, il aurait actionné sa ceinture d’explosif. A-t-il survécu ? A-t-il pu être exfiltré ? Ni le gouvernement ni les organisations jihadistes n’avaient officiellement confirmé sa mort jeudi soir.
Depuis 2016, Boko Haram – de son vrai nom Jama’atu Ahlis-Sunna Lidda’awati Wal Jihad – est divisé en deux factions. L’une, rebaptisée Etat islamique en Afrique de l’Ouest et implantée dans la zone inondée du Lac Tchad, a obtenu la reconnaissance de la «centrale» de l’EI au Proche-Orient, tandis que l’autre, restée fidèle à son commandant historique, Shekau, est repliée dans son bastion de la forêt de Sambisa. Entre l’Etat islamique et Shekau, les relations ont toujours été tumultueuses, le chef nigérian se méfiant de la tutelle d