A deux jours de l’annonce du prix Nobel de la paix 2025, un ancien lauréat pourrait s’engager sur le chemin de la guerre. Abiy Ahmed, chef du gouvernement éthiopien et récipiendaire de la haute distinction internationale en 2019 pour la conclusion d’un accord de paix avec l’Erythrée après plusieurs décennies de conflits entre les deux pays, accuse désormais son voisin de se préparer «activement à une guerre». Dans une lettre adressée au secrétaire général de l’ONU, António Guterres, le 2 octobre et révélée ce mercredi 8 octobre par l’AFP, le ministère éthiopien des Affaires étrangères affirme que l’Erythrée «finance, mobilise et dirige» des groupes armés rebelles sur son territoire.
Dans le même courrier, l’Ethiopie impute à Asmara une «collusion» avec le Front de libération du peuple du Tigré (TPLF) dans l’objectif de «déstabiliser et fragmenter l’Ethiopie». Le TPLF, parti au pouvoir depuis 1991 et la chute du régime socialiste du Derg jusqu’à 2018 et l’arrivée au pouvoir d’Abiy Ahmed, s’est progressivement opposé au gouvernement central d’Addis-Abeba, jusqu’au déclenchement de la guerre du Tigré en 2020. Il a combattu pendant deux ans l’armée fédérale avant de signer un