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L’Ethiopie vers une nouvelle «ère des princes»

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Le Premier ministre, Abiy Ahmed, devrait être réélu ce lundi lors des législatives, mais le lauréat 2019 du prix Nobel de la paix est maintenant piégé par des alliés bien encombrants.
Abiy Ahmed, le Premier ministre éthiopien, lors d’un meeting, mercredi. (Tiksa Negeri/REUTERS)
publié le 21 juin 2021 à 7h29

Quel sera le destin de l’Ethiopie, au lendemain des élections législatives qui s’y déroulent ce lundi, déjà qualifiées d’«historiques» par l’homme fort du pays ? Au pouvoir à Addis-Abeba depuis 2018, Abiy Ahmed, l’actuel Premier ministre du deuxième pays le plus peuplé d’Afrique, 12 millions d’habitants, est a priori assuré de remporter le scrutin. Reporté deux fois, il devrait offrir à ce dirigeant de 44 ans l’onction populaire qui manque à sa légitimité, depuis qu’il a été coopté par ses pairs au sein de la coalition qui dirigeait le pays depuis 1991. Contre toute attente, il a décidé, un an après sa nomination, d’absorber cette coalition dans un nouveau parti : le Parti de la prospérité (PP), doté de l’emblème d’une ampoule. Comme pour éclairer un avenir qui semble pourtant peu lisible.

Lors de l’avènement du PP, un seul membre de la coalition d’origine a fait défection, se rangeant de facto dans l’opposition : le Parti de libération du peuple du Tigré (TPLF) qui était la force dominante de l’ex-coalition. Replié très vite dans la région du Tigré, le TPLF en a été officiellement délogé par l’armée fédérale fin novembre. Mais depuis, la guerre continue, dévastant cette zone septentrionale du pays d’où ne filtrent que des récits d’atrocités et de menaces de famine pour ses 6 millions d’habitants. Il n’y aura pas d’élections dans les 38 circonscriptions du Tigré.

Le scrutin a également été reporté dans 64 autres circonscriptions. Le plus souvent à cause de l’insécurité.