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Libye : un an après la catastrophe, à qui profite la reconstruction de Derna ?

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Inondations meurtrières en Libyedossier
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Les projets de réhabilitation de la ville dévastée en septembre 2023, qui avancent rapidement, sont une formidable opportunité politique et économique pour le clan Haftar, qui règne sur la région de la Cyrénaïque.
Le 7 septembre 2024 à Derna, en Libye, où de nouveaux bâtiments voient le jour, après les inondations qui avaient détruit la ville un an plus tôt. (Muhammad Elalwany/AP)
publié le 11 septembre 2024 à 7h52

Dans la nuit du 10 au 11 septembre 2023, la ville côtière de Derna a été balayée, en quelques heures, par 30 millions de mètres cubes d’eau. Dans la vallée, quelques kilomètres en amont, la tempête Daniel et les inondations massives qu’elle a provoquées avaient fait craquer les deux barrages censés contenir les flots de l’oued Derna, construits à l’époque de Kadhafi et mal entretenus. La vague a emporté et noyé des quartiers entiers, des routes, des immeubles, des voitures et des milliers de corps. Les autorités n’ont jamais dressé de bilan définitif de la tragédie. Environ 3 800 victimes ont été retrouvées et enterrées, près de 8 000 personnes sont toujours considérées comme disparues. Les estimations les plus hautes sont de 24 000 morts, soit un cinquième de la population totale de Derna.

Un an plus tard, la reconstruction bat son plein. Près de 3 500 logements auraient déjà été bâtis, les infrastructures essentielles sont réparées et «le taux d’achèvement de tous les projets en cours à Derna est de 70 %», vante le patron du Fonds de développement et de reconstruction de la Libye.