Menu
Libération
Diplomatie

Macron à Alger: le retour de la realpolitik

Article réservé aux abonnés
Le Hirak, un printemps algériendossier
Cinq ans après sa première visite, le président français a rencontré jeudi à Alger son homologue Abdelmadjid Tebboune pour des échanges centrés sur l’économie et le terrorisme, loin des questions mémorielles.
Emmanuel Macron et son homologue algérien Abdelmadjid Tebboune à Alger ce jeudi. (Ludovic Marin/AFP)
publié le 25 août 2022 à 20h49
(mis à jour le 25 août 2022 à 22h02)

Emmanuel Macron est de retour en Algérie. Il a offert à son hôte un présent fragile: une porcelaine de Sèvres. Cinq ans après sa première visite, en décembre 2017, au lieu d’être reçu par un Abdelaziz Bouteflika infirme dans sa résidence personnelle médicalisée de Zeralda, au bord de la mer, il s’est entretenu jeudi après-midi avec son successeur, Abdelmadjid Tebboune, dans un salon du palais présidentiel d’El Mouradia, sur les hauteurs d’Alger.

Entre ces deux rencontres officielles, une vague révolutionnaire, le Hirak, a balayé l’Algérie. Elle a emporté le vieux président Bouteflika, son frère honni, les hommes d’affaires et les dirigeants qui constituaient son clan, accusés de népotisme et de corruption. Les grandes marches pacifiques du vendredi ont cessé. Abdelmadjid Tebboune, ancien haut fonctionnaire, sept fois ministre sous Bouteflika, a été élu président en décembre 2019. Il a patiemment étouffé le Hirak à coups d’arrestations et d’interdictions, sans violence excessive. La Constitution a été révisée – à la marge – et validée par un référendum qui s’est tenu dans l’indifférence générale.

Tebboun