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Interview

Madagascar : «Les jeunes de la génération Z vivent moins bien que leurs parents»

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Bien qu’issus des classes moyenne et supérieure, les jeunes qui se mobilisent dans les rues d’Antananarivo ont toujours connu les coupures d’eau et d’électricité, ainsi que les difficultés d’accès au marché du travail, relève le sociologue Zo Andriamanjato. Générant une frustration qui a conduit à l’explosion de ces dernières semaines.

En surplomb d'Antananarivo, le 15 octobre 2025. (Luis Tato/AFP)
ParCélian Macé
Envoyé spécial à Antananarivo
Publié le 21/10/2025 à 14h05

Le robinet de sa maison, en banlieue d’Antananarivo, ne coule plus depuis novembre 2023. Il fait donc bouillir l’eau du puits. Le sociologue Zo Andriamanjato, enseignant à l’université, se met en route à 5 h 30 pour commencer ses cours à 8 heures : seule manière d’éviter les embouteillages terribles de la capitale. Lundi 20 octobre, il reçoit dans son salon pour évoquer les bouleversements politiques en cours à Madagascar.

Quelles sont les caractéristiques de la génération Z de Madagascar ?

C’est une jeunesse qui a toujours connu des coupures d’eau et d’électricité, à la différence de la génération précédente. Ils ont grandi avec et ça n’a fait qu’empirer. Leurs conditions d’existence sont plus difficiles, notamment leur accès au marché du travail. Il y a eu une inflation des diplômes et, proportionnellement, ils sont de moins en moins à avoir un emploi qui réponde à leurs qualifications. Le coût de la vie a augmenté. Bref, ils vivent moins bien que leurs parents et c’est une situation socialement lourde à supporter : les frustrations se sont accumulées, jusqu’à l’explosion de ces dernières semaines.

C’est la première fois à Madaga