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Madagascar : les mésaventures de Monsieur Paul (ou comment rater son coup d’Etat)

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Libé Afriquedossier
«Apprenti putschiste cherche sponsor pour financer un coup d’Etat» : les dernières révélations sur le projet d’assassinat du président malgache feraient presque sourire. Du moins si l’île n’était pas également confrontée à une autre tragédie.
Le président Andry Rajoelina. Madagascar a connu une histoire politique mouvementée depuis l’indépendance. Mais c’est la première fois que d’ex-militaires français seraient mêlés à une tentative de déstabilisation pour s’emparer du pouvoir. (Rijasolo/AFP)
publié le 25 juillet 2021 à 17h01
(mis à jour le 25 juillet 2021 à 17h30)

On ne saurait trop conseiller aux frères Coen, scénaristes américains dont les films suscitent à la fois le rire et l’effroi face aux conséquences redoutables de la bêtise humaine, de s’intéresser à ce qui se passe à Madagascar. Car depuis que les autorités de la «grande île» ont annoncé avoir déjoué un complot pour assassiner le président Andry Rajoelina, les révélations se succèdent, offrant quelques ingrédients croustillants pour un bon scénario, dans lequel le tragique le disputerait à l’absurde.

Dans l’épisode 1, dévoilé jeudi, on apprenait que deux anciens officiers français à la retraite figuraient parmi les six suspects arrêtés dès mardi. Accusés d’avoir fomenté ce projet rocambolesque pour éliminer le président élu en 2018, et prendre sa place, comme au bon vieux temps des putschs de mercenaires, lorsque Bob Denard et ses barbouzes faisaient le coup de poing dans cette région de l’océan Indien. Avant même le lancement de l’épisode 2, les informations divulguées sur l’un des deux Français impliqués suggéraient un profil assez particulier. Ancien Saint-Cyrien et officier de gendarmerie, Paul Maillot Rafanoharana, devenu Français après avoir été adopté par le second mari de sa mère malgache, se pensait visiblement incontournable. Revenu vivre sur son île natale après avoir pris sa ret