Trois jours après la bataille de Tin Zaouatine, près de la frontière algérienne, qui a tourné au carnage pour les soldats maliens et surtout leurs alliés russes du groupe Wagner, l’état-major des armées maliennes a lancé une «campagne aérienne […] contre la coalition de terroristes auteurs d’exactions, d’abus et de trafics illicites». Par «terroristes», la junte au pouvoir à Bamako désigne désormais indifféremment les rebelles du nord du Mali et les groupes jihadistes – les deux forces qui lui ont infligé le cuisant revers de la semaine dernière (84 mercenaires de Wagner et 47 militaires maliens tués, 7 faits prisonniers, selon le bilan publié jeudi par les indépendantistes). Mardi 30 juillet, une série de bombardements a visé le site d’orpaillage d’Igharaban, à sept kilomètres de Tin Zaouatine, faisant entre six et dix victimes, selon deux élus locaux contactés par l’Agence France Presse. Un habitant de la ville, joint par Libération, évoque cinq impacts de bombes, et un bilan humain plus lourd encore.
A Igharaban, côté malien, les orpailleurs traitent le minerai rapporté des mines illégales creusées dans le désert algérien, en concassant les roches, puis en décantant le sable au merc