La photo est effrayante, comme sortie d’un cauchemar : dans un paysage de savane, les corps d’une femme et de deux enfants. Pendus à un arbre. On ne saura pas si la pendaison est la cause de leur mort, les deux très jeunes enfants étant collés à leur mère, enroulés par le cou dans son pagne, en partie ensanglanté. Mais mise en scène macabre ou pas, cette image en dit long sur le drame que vivent les populations du Sahel, et dans le cas présent au Mali, loin de tout regard. Ce n’est que l’une des innombrables photos reçues ces jours-ci par Libération. Le message sur WhatsApp qui accompagne celle de la mère et des enfants, affirme que le meurtre aurait eu lieu le lundi 17 février près de Douentza, au centre du Mali. Toutes ces images ont été envoyées à Libération, par le Collectif pour la défense du peuple de l’Azawad (Nord-Mali). Une association créée en octobre, composée d’anciens élus locaux et de leaders communautaires dont l’objectif est d’alerter sur la dérive meurtrière qui se déroule à huis clos dans les vastes espaces du centre et du nord du Mali. Or, les exactions semblent se multiplier depuis le début de l’année.
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Dans la cascade d’images macabres reçues en moins d’une semaine, il y a aussi deux têtes décapitées, qui auraient été retrouvées du côté de Boni dans le centre-est du Mali, et les images d’innombrables campements brûlés dont les habitants ont disparu. Ou encore ces nombreux corps, à moitié calcinés, gisant dans le désert près d’un pick-up brûlé