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Libération
Assaut

Mali : des combats de nouveau en cours près de l’aéroport de Bamako, après une première double attaque ce matin

Des échanges de tirs ont lieu près de l’aéroport de Bamako ce mardi 17 septembre. Plus tôt dans la journée, il avait déjà été le théâtre d’une attaque, revendiqué par des jihadistes affiliés à Al-Qaeda.
Un panache de fumée au dessus de Bamako au moment où des tirs et explosions se sont fait entendre, ce mardi matin. (AFP)
publié le 17 septembre 2024 à 12h32
(mis à jour le 17 septembre 2024 à 14h41)

La situation reste incertaine. Après une première attaque vers 5 heures du matin (7 heures à Paris), revendiquée par des jihadistes affiliés à Al-Qaeda, de nouveaux combats sont en cours ce mardi 17 septembre, toujours près de l’aéroport de Bamako. Les tirs ont lieu auprès du poste de police contrôlant l’accès au terminal civil quelques centaines de mètres plus loin, selon des responsables sécuritaire et aéroportuaire.

Ce matin, un groupe d’hommes armés ont déjà attaqué un camp militaire de la capitale malienne. Dans plusieurs vidéos publiées sur les réseaux sociaux, une fumée noire, près de l’aéroport s’élevait dans le ciel. Le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans, une alliance jihadiste affiliée à Al-Qaeda a revendiqué une attaque contre l’aéroport et un camp militaire quelques heures plus tard. Il affirme avoir causé «d’énormes pertes humaines et matérielles et la destruction de plusieurs avions militaires». De son côté, le chef d’état-major des armées Oumar Diarra n’a pas évoqué d’attaque contre l’aéroport.

En fin de matinée, les autorités ont affirmé que la situation était désormais «sous contrôle» et ont dénoncé une tentative d’infiltration de «terroristes» dans l’école de gendarmerie de Faladié, à cinq kilomètres au nord de l’aéroport de la ville. Le ministère de la Sécurité a quant à lui fait état d’«attaques terroristes» contre des «points sensibles de la capitale», dont l’école de gendarmerie.

Dans l’après-midi, la télévision malienne a montré une vingtaine de prisonniers après l’attaque, les mains liées et les yeux bandés. «Les terroristes ont été neutralisés. Le ratissage continue», a déclaré au journal de l’ORTM le chef d’état-major des armées. La junte n’a pas communiqué sur les pertes subies mais plusieurs vidéos sur les réseaux sociaux montrent des corps.

Par précaution, l’aéroport a été momentanément fermé face aux événements, tout comme le lycée français Liberté «en raison d’événements extérieurs». Des employés de l’ONU ont également reçu un message leur intimant de «limiter (les) déplacements jusqu’à nouvel ordre». Un témoin a aussi indiqué être resté bloqué avec d’autres fidèles dans une mosquée proche de la zone des tirs à l’heure de la première prière matinale.

Alors que le pays est victime d’attaque armée depuis plusieurs années, la capitale avait jusque-là été plutôt préservée. Instable politiquement à cause de deux putschs coup sur coup, en août 2020 et en mai 2021, le pays est dirigé par une junte et son colonel Assimi Goïta. Depuis, le Mali n’a cessé de s’éloigner les pays occidentaux et notamment de la France, pourtant présente dans le pays depuis 2013 dans le cadre des opérations au Sahel Serval puis Barkhane. Après la rupture de l’alliance nouée avec la France et ses partenaires européens, le Mali s’est tourné vers la Russie qui y a notamment déployé sa milice Wagner.

Mise à jour : à 17 h 13, avec les tirs en cours près de l’aéroport.