«Ni pierre, ni gaz, ni bâton, c’est ça une manifestation au Sénégal», se félicite Algassimou Diallo, 57 ans, agent de mairie. Ce samedi 17 février, une marche a été autorisée à Dakar. Enfin. C’est la première fois, depuis le début de la crise politique déclenchée par l’annonce surprise du report de l’élection présidentielle, le 3 février, qu’un rassemblement est permis par les autorités. Les précédentes manifestations pour réclamer le respect du calendrier électoral, interdites, avaient débouché sur des heurts violents avec la police. Trois jeunes Sénégalais ont été tués par balles le week-end dernier.
Cette fois-ci, Algassimou Diallo est venu avec sa femme et ses filles pour défiler. Signe d’un apaisement des tensions. Cette marche de deux kilomètres est le point culminant d’une semaine de «décrispation», comme le répète la presse sénégalaise. Jeudi, le Conseil constitutionnel a annulé le report du scrutin, au soulagement général des Sénégalais. Le même jour, 130 détenus politiques sont sortis de prison, placés en liberté provisoire. Ven