Il savait certainement que ce jour arriverait. Aziz Akhannouch s’est vu confier la tâche de former un gouvernement par le roi Mohammed VI après la victoire de son parti, le Rassemblement national des indépendants (RNI), aux élections législatives du 8 septembre. Le second homme le plus riche du royaume – après Mohammed VI lui-même – devient donc Premier ministre. L’aboutissement logique d’une trajectoire ascensionnelle à la fois brillante et typique du système marocain pour cet homme d’affaires de 60 ans entré en politique en 1992 (par un échec aux élections communales).
Aziz Akhannouch est d’abord un héritier. Son père, Ahmed Oulhaj Akhannouch, originaire de la vallée de Tafraout dans la région du Souss, a fait fortune dans la distribution de pétrole. Il fut l’un des parrains du mouvement nationaliste marocain – ce qui lui vaudra un séjour en prison pendant la période coloniale – et après l’indépendance, l’un des mécènes de la Marche verte de 1975 qui mobilisa des centaines de milliers de Marocains en direction du Sahara espagnol pour revendiquer la souveraineté de ce territoire décolonisé.
«Management moderne»
Le fils, formé à l’université de Sherbrooke, au Canada, hérite à la fois d’une entreprise prospère, d’un fief régional et d’un puissant réseau de connexions politiques tissé jusqu’au plus haut sommet de l’Etat. Dès les années 90, le jeune b