Mercredi en fin d’après-midi, 17 personnes se sont jetées dans la Méditerranée. Leur canot pneumatique, qui transportait une centaine de passagers, allait être intercepté par une vedette des garde-côtes libyens. Plutôt que d’être renvoyés dans ce pays où ils risquent l’enfermement et la torture, ils ont volontairement sauté à l’eau. L’Aita Mari, navire de sauvetage de l’ONG espagnole Salvamento Maritimo Humanitario, a pu les hisser à bord. Ils sont Ethiopiens et Erythréens.
En trois jours, l’Aita Mari, qui effectue sa seconde mission en Méditerranée cette année, a recueilli 68 migrants en détresse. A quelques milles nautiques, un deuxième bateau humanitaire, le navire allemand Sea-Eye 4, a également repêché 492 personnes la semaine dernière, dont 412 en vingt-quatre heures, au large de la ville portuaire de Zouara. Tous cherchaient à fuir la Libye, après avoir vécu des mois ou des années dans ce pays qui aspire, et broie, des milliers de vies de migrants chaque année.
Le riche Etat pétrolier a longtemps attiré des travailleurs d’Afrique subsaharienne, auxquels s’ajoutent aujourd’hui des réfugiés qui tent