«Faites le bien, par petits bouts, là où vous êtes ; car ce sont tous ces petits bouts de bien, une fois assemblés, qui transforment le monde.» Ces mots de Desmond Tutu résument le combat et la philosophie d’une vie. L’archevêque anglican, figure de la lutte contre l’apartheid en Afrique du Sud, est décédé dimanche, à 90 ans, à son domicile du Cap. A l’annonce de sa mort, le président Cyril Ramaphosa a évoqué «un nouveau chapitre de deuil dans l’adieu de [la] nation à une génération de Sud-Africains exceptionnels qui [lui] ont légué une Afrique du Sud libérée».
Le jour où...
Desmond Mpilo Tutu est né le 7 octobre 1931 à Klerksdorp, une petite ville, à l’ouest de la capitale économique Johannesburg, au sein d’une famille modeste. Son père dirige une école primaire, sa mère est femme de ménage et cuisinière. Dans son enfance, le jeune Desmond survit à la polio, puis à la tuberculose. Il voudrait devenir médecin, mais ses parents n’ont pas les moyens de lui payer de telles études. Il suit alors les traces de son père, et travaille comme enseignant. En 1955, il épouse celle qui restera à ses côtés pour plus de six décennies, Leah, avec qui il aura quatre enfants.
Mais les lois de l’apartheid, de plus en plus restrictives, notamment celles sur l’éducation bantoue, qui impose la ségrégation raciale dans tous les établissements scolaires, avec un enseignement limité pour les étudiants noirs, l’amènent à changer de cap. Il démissionne, étudie la théologie, et est ordonné prêtre à 30 a