Un répit pour le mouvement social au Maroc. Au lendemain d’un discours du roi, Mohammed VI, qui a appelé le gouvernement à accélérer les réformes sociales, le collectif de jeunes GenZ 212 a annoncé ce samedi 11 octobre la «suspension» de ses manifestations pour le week-end. Cette pause est «une étape stratégique visant à renforcer l’organisation et la coordination, afin de garantir que la prochaine phase du mouvement soit plus efficace et plus influente», a précisé le mouvement. Le collectif a affirmé dans un communiqué que ses revendications − qui portent notamment sur des réformes dans la santé et l’éducation − demeuraient inchangées, exigeant que les «corrompus» rendent des comptes et que la responsabilité du gouvernement soit établie «face à la dégradation des conditions sociales et économiques».
Reportage
Un nouvel appel à la mobilisation à une date ultérieure doit être annoncé ce samedi. Depuis le 27 septembre, le collectif GenZ 212, qui compte plus de 200 000 adhérents sur la plateforme Discord et dont les fondateurs sont anonymes, organise presque chaque soir des rassemblements à travers le Maroc, réunissant plusieurs dizaines ou plusieurs centaines de personnes. Des manifestations qui s’inscrivent dans un mouvement de protestation né mi-septembre après la mort, à l’hôpital public d’Agadir, dans le sud du pays, de huit femmes enceintes admises pour des césariennes.
Inégalités sociales
Le collectif s’est développé en dehors des partis politiques et des organisations syndicales, et a choisi de s’adresser directement au roi, Mohammed VI, pour lui faire part de ses revendications. Vendredi, dans un discours à l’occasion de l’ouverture de la session parlementaire d’automne, lors de laquelle il fixe chaque année les priorités du pays, le souverain a pressé le gouvernement d’accélérer les programmes de développement, notamment dans l’éducation et la santé, sans évoquer directement les manifestations de jeunes.
Il a assuré que le Maroc «se frayait un chemin sûr vers une plus grande justice sociale et territoriale», appelant l’exécutif à «accorder un intérêt particulier aux régions en situation de très grande précarité». Au Maroc, les inégalités sociales demeurent un défi majeur. Le pays est marqué par de fortes disparités régionales et un écart persistant entre les secteurs public et privé.