Des milliers d’habitants de Palma, épuisés, affamés, continuent d’affluer dans les camps de déplacés. Par la route, par la mer ou par la forêt, ils ont fui l’assaut lancé par les insurgés islamistes, le 24 mars, sur cette ville côtière du nord du Mozambique. Une semaine plus tard, Palma est une ville fantôme. Les shebab ont pillé les banques et des dizaines de tonnes de vivres. L’armée mozambicaine a mené une contre-offensive mercredi, mais n’est toujours pas parvenue à en reprendre entièrement le contrôle.
Eric Morier-Genoud, historien de l’Afrique à la Queen’s University de Belfast, travaille depuis de nombreuses années sur le Mozambique. Il a notamment étudié la formation du mouvement des shebab dans la province du Cabo Delgado. Il revient sur le contexte d’apparition et de développement de cette secte islamiste devenue mouvement insurrectionnel – à la façon de Boko Haram au Nigeria – qui a prêté allégeance à l’Etat islamique en 2018.
Quand est né le groupe des shebab mozambicains et pourquoi ont-ils basculé dans la lutte armée ?