«Ce n’est pas encore terminé […] mais un nombre important de terroristes ont été abattus», a déclaré dimanche Chongo Vidigal, le chef des opérations militaires à Palma. Cette ville du Mozambique est tombée fin mars aux mains de groupes jihadistes. Le militaire a indiqué à la télévision publique TVM que la zone était désormais «sûre», sans toutefois dire qu’elle était repassée sous le contrôle total de l’armée nationale. Valygi Tualibo, le gouverneur de la province de Cabo Delgado, avait lui assuré : «Palma est à 100% sous le contrôle des autorités mozambicaines.»
Dans la ville ravagée de 75 000 habitants, Chongo Vidigal a affirmé pouvoir sentir «l’odeur des cadavres des terroristes». Les premières images depuis l’assaut ont été diffusées à la télévision locale, montrant quelques corps gisant encore dans les rues, des maisons en ruines et des véhicules en cendres. Quelques habitants aussi, récupérant de la nourriture au milieu de nombreux militaires lourdement armés. TVM a montré des images de restes incendiés de bâtiments, parmi lesquels des banques, l’hôpital de la ville et le bureau du procureur.
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Voilà trois ans que la province du Cabo Delgado, où se situe Palma, est le théâtre d’attaques jihadistes qui auraient déjà fait plus de 2 600 morts et 680 000 déplacés. Mais l’ampleur de cette bataille n’avait jamais été atteinte, dans ce conflit qui oppose le gouvernement et les groupes armés islamistes d’Al-Shebab («les jeunes», en arabe), qui ont prêté allégeance à l’Etat islamique (EI). L’attaque, revendiquée par l’EI, a tué officiellement des dizaines de civils, policiers et militaires, mais le nombre réel de victimes n’est pas encore connu.
Mégaprojet gazier de Total
Palma est une ville portuaire stratégique, située à seulement quelques kilomètres d’un mégaprojet gazier de plusieurs milliards d’euros, piloté par le groupe français Total. Le personnel a été évacué et le projet mis à l’arrêt complet. Chongo Vidigal a assuré que les installations de l’entreprise étaient «en sécurité, elles sont protégées».
Depuis plusieurs jours, les militaires mènent une opération pour reprendre Palma. Des milliers de soldats ont été déployés mais depuis les premières attaques, en 2017, les forces gouvernementales se sont montrées incapables de combattre efficacement les rebelles d’Al-Shebab. Environ 11 000 personnes ont été déplacées par la dernière attaque, selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM).
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