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Mpox : la République démocratique du Congo, épicentre de l’épidémie, lance la vaccination

La vaccination, qui devait initialement débuter mercredi, a été retardée notamment en raison de difficultés pour acheminer les doses à travers un pays grand comme quatre fois la France et pauvre en infrastructures.
Une patiente atteinte du mpox, à l'hôpital général de Kamituga, dans l'est du Congo, le 4 septembre. (Moses Sawasawa/AP)
publié le 5 octobre 2024 à 18h18

La République démocratique du Congo (RDC) a lancé officiellement ce samedi 5 octobre sa campagne de vaccination pour tenter d’enrayer la propagation du mpox dans ce pays d’Afrique centrale, de loin le plus touché au monde par le virus.

La vaccination, qui devait initialement débuter mercredi, a été retardée notamment en raison de difficultés pour acheminer les précieuses doses à travers un pays grand comme quatre fois la France et pauvre en infrastructures. Les opérations de vaccinations ont finalement commencé en milieu d’après-midi à Goma (dans l’est). Quelques heures avant les premières vaccinations, les autorités locales épaulées par l’OMS et des ONG étaient encore occupées à monter des tentes et déployer des banderoles rappelant les gestes barrières avec le message : «Le mpox existe.»

Dans le plus grand hôpital de la capitale de la province du Nord-Kivu, une dizaine de médecins, infirmiers et autres personnels soignants ont été les premiers à être immunisés, ont constaté des journalistes de l’AFP. «En tant que médecin, je suis en première ligne et toujours en contact avec les malades […] Je veux me protéger», a expliqué à la presse le Dr Jeannine Muhavi, la première vaccinée.

La campagne doit se poursuivre plus largement à compter de lundi dans l’Est et notamment dans la province voisine du Sud-Kivu, où l’épidémie actuelle est apparue il y a un an, selon les autorités sanitaires.

Lors d’une conférence de presse vendredi, le ministre de la Santé Samuel-Roger Kamba a souligné qu’il ne s’agit pas à ce stade d’une «vaccination de masse». Aucune date précise n’a été communiquée par exemple pour le début de la vaccination dans la capitale surpeuplée, Kinshasa, où plane le spectre d’une contamination à grande échelle nourrie par une augmentation rapide du nombre de cas, récemment signalée par l’agence sanitaire de l’Union africaine (Africa CDC).

«Problème pas résolu»

Depuis le début de l’année, la RDC a enregistré plus de 30 000 cas de mpox et près de 990 décès avec une mortalité accrue constatée chez les enfants. «Presque 70 % des décès concernent des enfants de moins de cinq ans», a déploré vendredi le ministre de la Santé. La vaccination ne concerne toutefois à ce stade que les adultes.

Le pays, parmi les cinq plus pauvres de la planète, a reçu le mois dernier 265 000 doses données par l’Union européenne et les Etats-Unis. Ce vaccin, fabriqué par le laboratoire danois Bavarian Nordic, est homologué uniquement pour un usage chez les adultes.

Un autre vaccin contre le mpox, qui peut lui être utilisé chez les enfants, est autorisé par le Japon, avec qui la RDC est en discussion pour un possible approvisionnement de quelque 3 millions de doses. «Vous pouvez imaginer que dans un pays de 100 millions d’habitants, ce n’est pas avec 265 000 doses qu’on résout le problème», a martelé vendredi le ministre de la Santé, précisant que les adultes doivent normalement recevoir deux doses pour être totalement immunisés. La RDC attend par ailleurs la livraison de 100 000 vaccins promis par la France.

Plusieurs épidémies de mpox sont en cours dans le centre de l’Afrique. La recrudescence des cas et l’apparition d’un nouveau variant en RDC avaient poussé l’OMS à déclencher son plus haut niveau d’alerte mondiale en août. Le virus est actuellement présent dans 16 pays en Afrique, selon l’Africa CDC.