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Justice

Niger : après la levée de son immunité, le président déchu Mohamed Bazoum menacé de procès

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La justice nigérienne a levé vendredi 14 juin l’immunité du chef de l’Etat, renversé fin juillet par un coup d’Etat militaire et en prison depuis, mais qui a toujours refusé de démissionner. Une décision qui ouvre la voie à des poursuites judiciaires.
Le président du Niger Mohamed au Forum sur la paix et la sécurité à Washington, le 13 décembre 2022. (Jemal Countess/Abaca)
publié le 14 juin 2024 à 15h44

Son courage lui sera-t-il fatal ? Pour avoir toujours refusé de démissionner malgré le coup d’Etat militaire qui l’a renversé le 26 juillet, le président élu du Niger, Mohamed Bazoum, vient de voir lever son immunité par la cour d’Etat, juridiction créée de toutes pièces par les putschistes, et par simple décret, en octobre. Une décision inquiétante qui ouvre la voie à un procès pour «trahison, atteinte à l’autorité de l’Etat, et apologie du terrorisme», selon les charges retenues par la junte contre cet homme de 64 ans, emprisonné avec son épouse Hadiza, dans des conditions drastiques depuis dix mois.

«Nous nageons en plein délire. La cour vient de prendre une décision extrêmement lourde de conséquences, tout en violant les droits absolus de la défense», a réagi depuis Niamey Me Moussa Coulibaly, l’un des avocats du président, ancien bâtonnier du Niger. Lequel ajoute : «Nous n’avons pas été autorisés à rencontrer notre client et la cour a refusé d’entendre nos arguments».

Isolement total

La procédure a en effet été émaillée d’irrégularités flagrantes, comme l’avait déjà