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Sahel

Niger : Mohamed Bazoum, président renversé, «otage» et bientôt jugé ?

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Libé Afriquedossier
La Cour d’Etat devrait examiner ce vendredi 7 juin la levée d’immunité du président renversé. Emprisonné depuis juillet 2023, il refuse toujours de démissionner. Ses proches dénoncent le rôle trouble de l’ex-président Mahamadou Issoufou.
Mohamed Bazoum, ici à Niamey le 2 mai 2022, est retenu otage depuis le coup d'Etat du 26 juillet. (Issouf Sanogo /AFP)
publié le 7 juin 2024 à 6h45

Mohamed Bazoum pourrait voir, ce vendredi 7 juin 2024, son immunité présidentielle levée, ouvrant ainsi la voie à un procès «pour trahison, atteinte à l’autorité de l’Etat et apologie du terrorisme», précise Reed Brody. Cet avocat américain fait partie de l’équipe de juristes, chargée de défendre le président du Niger, renversé par un coup d’Etat militaire le 26 juillet. «Les putschistes ont créé de toutes pièces une nouvelle juridiction, la Cour d’Etat, devant laquelle sera examinée la demande de levée d’immunité sans qu’il soit lui-même présent», explique encore Reed Brody, devenu célèbre pour son combat contre les dictateurs, du Chilien Pinochet jusqu’au Tchadien Hissène Habré (1). «Nous n’avons jamais pu rencontrer notre client, ni même avoir accès au dossier. Il a fallu une première audience le 10 mai pour connaître les charges qui pèsent contre lui», déplore-t-il.

Le coup d’Etat du 26 juillet à Niamey n’est que le dernier d’une série de putschs qui ont fait tomber comme des dominos les régimes civils des pays du Sahel, à l’exception de la Mauritanie. Renversé par les