Un nouveau kidnapping inquiétant au Sahel. Trois mois après l’enlèvement d’une Autrichienne à Agadez, une ressortissante suisse a disparu dans cette même localité du Niger, a annoncé ce lundi 14 avril le département des Affaires étrangères (DFAE) à Berne et un gouverneur régional du Niger. «La représentation suisse à Niamey est en contact avec les autorités locales. Des clarifications sont en cours», a ajouté l’institution, précisant qu’il ne pouvait pour l’heure partager aucune autre information.

Le gouverneur de la région d’Agadez, le général de brigade Ibra Boulama Issa, a de son côté confirmé «l’enlèvement d’une étrangère, du nom de Claudia, de nationalité suisse», kidnappée à son domicile d’Agadez dimanche soir, «aux environs de 22 heures». Il a ajouté avoir présidé une réunion extraordinaire du Conseil régional de sécurité pour «évaluer, analyser la situation et envisager les actions à prendre pour connaître et comprendre ce qui s’est réellement passé» dans le cadre de cet enlèvement.

Selon le média local Aïr-Info, la Suissesse est née au Liban et «s’est installée à Agadez il y a de cela plusieurs années après un séjour en Algérie où elle a évolué dans le tourisme». Mariée à un Nigérien, cette femme a lancé à Agadez une association pour apporter de l’aide aux artisans, selon la même source.

Son enlèvement survient après celui, également à Agadez, surnommé «la porte du désert», de l’autrichienne Eva Gretzmacher le 11 janvier. Eva Gretzmacher, une ressortissante autrichienne âgée de 73 ans, vivait depuis vingt-huit ans dans cette ville lorsqu’elle a été kidnappée. Toujours d’après Aïr-Info, des hommes armés se sont présentés à son domicile vers 19 heures et ont forcé «son gardien à ouvrir la porte sous la menace d’un pistolet», raconte le média. Ils sont ensuite entrés dans la maison et ont contraint l’Autrichienne de 73 ans à monter «dans un véhicule de type Toyota pick-up Land Cruiser V6». Sans prendre d’effets personnels.

Avant ces deux enlèvements, les derniers kidnappings d’Occidentaux dans la région d’Agadez remontaient à 2010 et avaient été revendiqués par Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI). Cinq Français, un Togolais et un Malgache, employés du groupe nucléaire français Areva (devenu Orano) et de son sous-traitant Satom avaient été enlevés à Arlit, également dans le nord du pays. Relâchés en plusieurs vagues, leur captivité a duré entre cinq mois et un peu plus de trois ans, pour les derniers libérés.