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Libération
Reportage

«Notre lutte est en train de payer» : à Niamey, le retrait de la France vu comme une victoire nationale

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Libé Afriquedossier
L’annonce d’Emmanuel Macron dimanche 24 septembre du départ des troupes françaises et de l’ambassadeur est saluée par les manifestants dans la capitale nigérienne.
Un garçon réclame le départ des troupes françaises du Niger, devant la base militaire française à Niamey, le 16 septembre. (AFP)
publié le 25 septembre 2023 à 19h37

Dimanche, 19h50

Maikoul Zodi est en route pour l’Escadrille, rond-point qui dessert le complexe militaire nigérien abritant la base aérienne projetée des forces françaises à Niamey. Depuis début septembre, ce lieu a charrié des dizaines de milliers de manifestants en faveur du retrait des soldats français installés en 2013. Il est occupé jour et nuit, et la sono, branchée de 15 à 7 heures du matin. Au programme, conférences, concerts, projections de films, prises de paroles. Le dimanche, c’est jour de prêche. Tout à sa routine, énumérant les fonds reçus par la diaspora nigérienne de Belgique et de Caroline du Nord, aux Etats-Unis, (plus de 13 000 euros en tout, selon lui), Maikoul Zodi, président de la coalition de mouvements à l’initiative de la mobilisation, n’est pas encore au parfum des annonces d’Emmanuel Macron, déroulées vingt minutes plus tôt sur TF1 et France 2. Placide, le militant prend acte du départ imminent de l’ambassadeur de France et des militaires français déployés au Niger : «On se réjouit, notre lutte est en train de payer.» Il embraye : «Mais nous allons continuer à manifester jusqu’au départ du dernier soldat français.»

Un mois plus tôt, le général Tiani, à la tête du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP, la junte militaire au pouvoir depuis le coup d’Etat du 26 juille