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Interview

Offensive du M23 en RDC : «Pour le Rwanda, l’appétit est venu en mangeant»

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Selon le chercheur Bernard Leloup, la faiblesse des pressions exercées sur Kigali et l’implication de soldats burundais et sud-africains dans ce qu’il considère comme sa «zone d’influence» dans l’est du Congo a convaincu le président Paul Kagame de poursuivre son offensive.
Les membres des forces armées de la république démocratique du Congo, dans le Nord-Kivu, le 27 octobre 2024. (Djaffar Al Katanty/Reuters)
publié le 19 février 2025 à 10h58

Professeur de relations internationales à l’Université catholique de Louvain en Belgique, Bernard Leloup a travaillé pendant près de quinze ans pour la mission de maintien de la paix des Nations unies au Congo (Monusco). Selon ce spécialiste de la région des Grands Lacs, le régime rwandais est «déterminé» à prolonger son offensive dans l’est de la république démocratique du Congo aux côtés de la rébellion du Mouvement du 23 mars (M23) – leurs troupes se sont emparées de la ville Bukavu samedi 15 février, après avoir conquis Goma fin janvier. Kigali a notamment pour intention de chasser les forces de son rival du Burundi du territoire de la RDC. Il semble y parvenir. Mardi 18 février, des colonnes de milliers de militaires burundais quittaient le Congo pour se replier dans leur pays, selon l’agence de presse Reuters.

Quelle est la nature du lien entre le Rwanda et le M23 ?

Les liens sont étroits, très directs. Les rapports des experts des Nations unies sont clairs : le Rwanda a le contrôle sur le mouvement et en assure le commandement, ça ne fait pas l’ombre d’un