Il n’est que 10 heures, ce dimanche matin, et une impressionnante marée humaine, colorée de rouge, de noir et de vert, déferle déjà sur le centre-ville de Rabat. Keffiehs sur les épaules, drapeaux palestiniens au vent, les manifestants avancent d’un même pas sur l’avenue Mohammed-V, l’une des principales artères de la capitale marocaine. A trois jours du deuxième anniversaire du début de la guerre à Gaza, déclenchée au lendemain du massacre du Hamas du 7 Octobre en Israël, ils sont venus par centaines de milliers, familles entières, jeunes et anciens, pour crier leur colère. Tous réclament la fin du «génocide» dans l’enclave et dénoncent la normalisation entre le Maroc et Israël. Les haut-parleurs hurlent des slogans appelant à la «résistance» : «Arrêtez les massacres !» «Gaza, pardonne-nous !» «Jusqu’à la libération et la victoire !»
Depuis le début de la guerre, Saïd, gestionnaire de propriétés agricoles originaire de Taroudant, dans le sud-ouest du pays, participe à chaque manifestation de soutien