Au moment du lancement de l’opération Serval, en janvier 2013, puis de sa transformation dix-huit mois plus tard en Barkhane, qui visaient à reprendre le nord du Mali occupé par des groupes jihadistes, puis à empêcher leur retour, il était le patron des opérations de l’armée française. Alors qu’Emmanuel Macron a annoncé une modification profonde de l’engagement français au Sahel, Didier Castres, général d’armée aujourd’hui à la retraite, analyse les huit ans de cette guerre : les leçons à en tirer et les erreurs commises.
Quel bilan tirez-vous de l’opération Barkhane, qui va bientôt prendre fin ?
Dès le début des travaux de planification, tout le monde était d’accord sur trois points : il n’y aura pas de solution sans et contre l’Algérie [le grand voisin au nord du Mali, ndlr], sans un accord de paix honnête et mis en œuvre de façon franche, et tant qu’on n’arrivera pas à interrompre les flux d’armement, de combattants et d’argent arrivant de Libye. Huit ans après, très peu de progrès ont été accomplis sur ces données capitales, malgré notre investi