Ce n’était arrivé que trois fois au Maroc depuis son indépendance, en 1963, 1981 et 1996. Les Marocains sont appelés cette année par leur roi Mohammed VI à ne pas effectuer le rite du sacrifice du mouton lors de l’Aïd-al-Adha, ou Aïd-el-Kébir, l’une des plus importantes fêtes musulmanes, qui doit être célébrée en juin. Frappant le pays depuis six ans, la sécheresse, combinée à une situation économique difficile, a eu raison de cette tradition majeure de l’islam.
«Tous les ans, c’est le stress des mois avant. C’est un grand trou dans le budget mensuel. Sincèrement, je suis soulagée, confie Ghizlane, femme au foyer et mère de deux enfants. C’est la décision la plus intelligente à prendre. Je ne vois pas comment les gens s’en seraient sortis, cette année, c’est vraiment difficile pour beaucoup de Marocains.» Le royaume chérifien fait face à l’une des pires sécheresses de son histoire, entraînant une diminution des animaux d’élevage de 38 % en un an et une hausse des prix de la viande.
«Eviter tout préjudice»
Avec son mari, Ghizlane a sérieusement pensé à ne pas acheter de mouton lors de l’Aïd, «mais on finit toujours pas céder à la pression des enfants». Avant l’annonce royale, il fallait débourser dans les environs de 5 000 dirhams (480 euros) pour mettre la main sur une bête «acceptable», selon