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Billet

Petite finale du Mondial 2022 : l’épopée des Lions de l’Atlas ne doit pas occulter les travers du Maroc

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Coupe du monde 2022 au Qatardossier
Affirmer que la société marocaine est encore malade de ses injustices et des atteintes aux droits humains n’enlève rien au mérite des hommes de Walid Regragui, qui affrontent ce samedi la Croatie pour la troisième place de la Coupe du monde au Qatar.
A Laayoune, au Sahara-Occidental, une région administrée par le Maroc qui réclame son indépendance, le 10 décembre. (Noureddine Abakchou/AP)
par Amani Dhifaoui
publié le 17 décembre 2022 à 9h32

Alors, on politise ou on ne politise pas le sport ?

Après dix années (depuis l’attribution du Mondial au Qatar en 2012) de sommeil profond, l’opinion publique s’est réveillée quelques semaines avant le début de la Coupe du monde pour découvrir les travers du pays hôte. Les droits des travailleurs immigrés bafoués lors de la construction des infrastructures, les pelouses tachées de la sueur et du sang des exploités, les communautés LGBT + incriminées, les femmes discriminées… Le monde semble découvrir que les valeurs humanistes ne sont pas aussi faciles à mondialiser que les événements sportifs.

«Il ne faut pas politiser le sport»

C’est ce que nous a dit Macron à la veille du tournoi, faisant mine d’ignorer au passage que le sport est un outil de soft power politique. Sinon pourquoi ce Mondial à Doha ? Le scepticisme des premiers jours où on a scruté à la loupe le moindre arc-en-ciel, le moindre slogan hostile aux mœurs rigoristes du Qatar, a très vite laissé la place à l’excitation du jeu. On a vibré aux premiers matchs qui ont vu les favoris perdre, on s’est enthousiasmé devant ces petites équipes qui ont franchi la phase de poules, on s’est