Johann ne boude pas son plaisir. En ce dimanche ensoleillé à Libreville, la capitale du Gabon, cet homme d’affaires a emmené sa famille déjeuner dans un resto du bord de mer. Pour profiter de la fraîcheur de l’océan, dans une ville plombée dès l’aube par la moiteur tropicale ? «Plutôt pour fêter ce que je ne pensais jamais vivre. Dans ce pays, je peux enfin respirer ! Non pas tant l’air du large, que la liberté espérée d’une nouvelle ère pour mon pays», jubile-t-il au téléphone. Comme beaucoup de Gabonais, Johann a voté samedi 12 avril pour Brice Oligui Nguema, déclaré vainqueur du scrutin ce dimanche avec 90,35 % des voix.
Tout sauf une surprise pour ce général de carrière, candidat favori de ce scrutin, le plus démocratique qu’ait connu le Gabon depuis 1967, lorsque Omar Bongo accède au pouvoir et instaure un pouvoir sans partage dont héritera, à son décès, son fils Ali. Lui-même inamovible, jusqu’au coup d’état militaire mené par le chef de sa garde républicai