«I got the power !» balance la sono en plein meeting de campagne. Aussitôt sur le podium, le voilà qui se déchaîne : à la veille du premier tour de l’élection présidentielle ce samedi 12 avril au Gabon, Brice Oligui Nguema improvisait un pas de danse endiablé, largement reproduit sur les réseaux sociaux. Ce militaire de carrière à l’allure athlétique le sait : en effet «il a le pouvoir», déjà donné vainqueur du scrutin, lui qui est sorti de l’ombre le 30 août 2023.
Lorsque à la surprise générale, celui qui était alors le chef de la garde républicaine a réussi à interrompre, par un coup d’Etat, un autre scrutin présidentiel qui devait valider la réélection d’Ali Bongo, au pouvoir depuis 2009. Avant lui, personne n’avait pu déloger la dynastie des Bongo, celle d’Omar puis de son fils Ali, qui régnait sans partage sur ce petit Etat pétrolier depuis 1967. Les élections étaient toujours truquées, les opposants souvent emprisonnés, et la seule autre tentative de putsch, en 2019, s’était rapidement achevée par un échec.