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Libération
Reportage

Présidentielle sous pression en Tunisie : «J’ai l’impression de vivre sous Staline»

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Le président sortant, Kaïs Saïed, est le favori de l’élection qui se tient dimanche 6 octobre. Pour assurer une large victoire au premier tour, le régime a renforcé la répression contre toutes voix dissidentes, d’où qu’elles viennent.
Au cours d'une manifestation d'opposants politiques de Kaïs Saïed, à Tunis, le 27 septembre 2024. (Zoubeir Souissi/Reuters)
publié le 4 octobre 2024 à 20h45

«La répression ? Elle est là-haut, elle nous regarde», s’amuserait presque un manifestant en pointant du doigt un drone en vol stationnaire au-dessus de la petite cinquantaine d’opposants réunis le 27 septembre, devant l’Assemblée des représentants du peuple (ARP). Presque, car «quatre militants ont été arrêtés lors d’une manifestation la semaine dernière pour avoir brandi des pancartes hostiles au président [Kaïs Saïed]», dénonce une coordinatrice du Réseau pour la défense des droits et libertés, composé de partis politiques et d’associations. En face, le dispositif apparaît disproportionné : des dizaines de policiers casqués et munis de boucliers protègent l’hémicycle ; le rond-point du Bardo, où se trouve l’ARP à Tunis, est barricadé ; et la voie qui mène du centre-ville au rond-point est bouclée sur 2 kilomètres.

Ce jour-là, les députés amendent, à une écrasante majorité, la loi électorale pour transférer la compétence de juger les litiges électoraux du tribunal administratif au tribunal pénal. Dernier tour de vis pour assurer la réélection de Kaïs Saïed le 6 octobre. Fin août, la cour d’appel administrative