«Vous allez nous tuer ! On va mourir ici !» Dans cette vidéo montrée sur un téléphone portable, la voix implore de l’aide. On y voit, derrière une porte, un groupe d’hommes penché sur un individu à terre. «C’est moi», pointe du doigt un jeune Ivoirien. Il raconte avoir été arrêté dans un taxi à Tunis par un policier en civil, puis emmené au centre d’el-Ouardia car il n’avait pas de carte de séjour. «Ils m’ont déshabillé, ils m’ont pissé dessus, ils m’ont tabassé avec leurs matraques. L’un m’a menacé avec son pistolet, en me disant : “Vous les noirs, vous n’avez plus votre place en Tunisie.” J’ai pris l’avion hier, j’ai mal partout.»
«Obligés de rentrer chez nous»
Comme lui, 145 adultes et 13 enfants ivoiriens sont arrivés la veille de Tunisie, par le troisième vol de retour organisé par le gouvernement de Côte-d’Ivoire. Il y en a eu cinq en tout, pour permettre à 1 438 personnes de revenir, sur les 2 600 qui se sont pour l’instant inscrites sur les listes de rapatriement. Une opération à un milliard de francs CFA (1,5 million d’euros), déclenchée après la vague d’agressions contre les Subsahariens. Elle a suivi le discours du président tunisien, Kaïs Saïed, le 21 février 2023, où il dénonçait un supposé complot visant à faire venir «hordes de migrants clandestins» en Tunisie.
En transit