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Reportage

RDC : à Bukavu pris par le M23, «ce qu’ils ne pouvaient pas voler, ils l’ont brûlé»

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Après Goma, c’est la capitale provinciale du Sud-Kivu qui est tombée entre les mains du M23, soutenu par le Rwanda. Malgré le calme retrouvé, les habitants tentent de nettoyer les magasins pillés et l’hôpital de soigner les dizaines de blessés.
Place de l'Indépendance à Bukavu, le 18 février. (Paloma Laudet/Item pour Libération)
par Patricia Huon, Envoyée spéciale à Bukavu (République démocratique du Congo)
publié le 20 février 2025 à 20h22

La structure du bâtiment, sur deux étages, a des airs squelettiques. La Société coopérative du Kivu, qui regroupe plus de 2 000 commerçants, a brûlé. Le sol est jonché de bris de verre et de morceaux de cartons. Chaque petite boutique, chaque étal numéroté à la craie, représente le revenu d’une famille, parti en cendres. Dimanche 16 février, les rebelles du M23, soutenus par le Rwanda, se sont emparés de Bukavu, la capitale provinciale du Sud-Kivu, où vivent plus d’un million d’habitants. Après Goma, fin janvier, c’est la deuxième grande ville de l’Est à tomber entre leurs mains.

A Bukavu, les forces armées congolaises ont pris la fuite sans combattre. Le bain de sang a été évité. Mais pendant les heures troubles qui ont précédé l’entrée du