Kishishe… le nom de ce village inconnu pourrait rester tristement gravé dans les annales de la république démocratique du Congo (RDC) comme celui d’une tragédie. Mardi 29 novembre, plusieurs dizaines de civils ont été massacrés dans cette localité du territoire de Rutshuru, à 70 km au nord de Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu, dans l’Est du pays. Samedi matin, en signe de deuil, les drapeaux ont été mis en berne pour une durée de trois jours dans la capitale, Kinshasa, ainsi que dans le territoire de Rutshuru.
Les premières informations sur la tuerie ont été communiquées jeudi 1er décembre par l’armée congolaise, soit deux jours après les faits. «Cinquante civils congolais ont été lâchement assassinés», communiquait alors le général Sylvain Ekenge. Une semaine plus tard, le gouvernement congolais évoquait un bilan de 272 victimes. «Des corps sont encore en train d’être retrouvés dans les champs, sur le bord de la route», affirmait dimanche à Libération une source locale. Ce mercredi, une enquête préliminaire de l’ONU établit le bilan a au moins 131 personnes tuées par le M23 « au cours d’actes de représailles contre les populations civiles ». Un chiffre qui « pourrait évoluer », précise la Mission des Nations unies au Congo (Monusco).
Zone d’ombre
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