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Libération
Reportage

RDC : les déplacés des combats entre l’armée et le M23 affluent dans des camps de fortune aux portes de Goma

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Des dizaines de milliers de personnes ont fui les affrontements dans le territoire du Rutshuru pour se réfugier autour de la capitale du Nord-Kivu. Le souvenir de la prise de la ville par les rebelles du Mouvement du 23 mars, il y a exactement dix ans, est dans toutes les mémoires.
Dans un camp pour déplacés à la sortie de la ville de Goma, en république démocratique du Congo, jeudi. (Paul Lorgerie)
publié le 18 novembre 2022 à 16h56

Angelina Kazindu fait un signe de la main. «Venez, venez voir les conditions dans lesquelles je vis», invite la femme d’une soixantaine d’années. D’un simple geste du bras, elle soulève la bâche qui sert de porte d’entrée à sa masure. Sur le sol gît une natte posée sur une fine couche de pierres volcaniques, «pour que je dorme au-dessus de l’eau qui s’écoule lors des fortes pluies», précise-t-elle. La veille, des trombes d’eau ont balayé la ville de Goma, capitale de la province du Nord-Kivu, dans l’est de la république démocratique du Congo (RDC). L’agricultrice était dessous.

Bien sûr, Angelina et ses sept enfants n’avaient pas prévu de quitter leur localité de Rugari, dans le territoire de Rutshuru, à 70 km au nord de Goma. C’est aux premiers coups de feu qu’elle a décidé de prendre ses jambes à son cou, «il y a environ un mois». D’après la matriarche, une trentaine de personnes seraient mortes lors de l’attaque de son village. Sa famille est aujourd’hui dispersée un peu partout dans la région. Par manque de moyens, elle a préféré confier ses enfants à différentes paroisses, sans savoir quand elle pourra les revoir.

La faute à d’âpres combats qui opposent les forces armées de la RDC (FARDC)