Angelina Kazindu fait un signe de la main. «Venez, venez voir les conditions dans lesquelles je vis», invite la femme d’une soixantaine d’années. D’un simple geste du bras, elle soulève la bâche qui sert de porte d’entrée à sa masure. Sur le sol gît une natte posée sur une fine couche de pierres volcaniques, «pour que je dorme au-dessus de l’eau qui s’écoule lors des fortes pluies», précise-t-elle. La veille, des trombes d’eau ont balayé la ville de Goma, capitale de la province du Nord-Kivu, dans l’est de la république démocratique du Congo (RDC). L’agricultrice était dessous.
Bien sûr, Angelina et ses sept enfants n’avaient pas prévu de quitter leur localité de Rugari, dans le territoire de Rutshuru, à 70 km au nord de Goma. C’est aux premiers coups de feu qu’elle a décidé de prendre ses jambes à son cou, «il y a environ un mois». D’après la matriarche, une trentaine de personnes seraient mortes lors de l’attaque de son village. Sa famille est aujourd’hui dispersée un peu partout dans la région. Par manque de moyens, elle a préféré confier ses enfants à différentes paroisses, sans savoir quand elle pourra les revoir.
Reportage