A qui le pouvoir ? La prochaine Constitution consacrera-t-elle la dérive autocratique du Président, ou donnera-t-elle un nouveau souffle à la démocratie tunisienne ? La réponse doit commencer à s’ébaucher ce samedi. Le Haut Comité national consultatif pour la nouvelle République entame ses travaux de fond. L’instance, divisée en deux «commissions consultatives» («affaires juridiques» et «affaires économiques et sociales»), proposera le 20 juin un projet constitutionnel. Il sera soumis à référendum le 25 juillet. Sa mission se déroule dans un contexte tendu : lundi, le chef de l’Etat, Kaïs Saïed, a déclaré les membres de la Commission de Venise, chargée des questions constitutionnelles pour le Conseil de l’Europe, non grata en Tunisie. Dans un «avis urgent» du 27 mai, ils avaient osé qualifier le calendrier électoral d’irréaliste et craignaient que le scrutin ne tourne au plébiscite présidentiel.
Kaïs Saïed a tracé des lignes rouges pour encadrer les travaux du haut comité. L’instance a, par exemple, interdiction de donner la parole