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Décryptage

Réforme du code de la famille au Maroc : les féministes appellent à plus d’égalité entre les genres

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Mariage, divorce, héritage, polygamie… Les associations féministes marocaines espèrent que la réforme de la «Moudawana» annoncée par le roi Mohammed VI comblera les dysfonctionnements du droit actuel.
Manifestation féministe à Casablanca, le 25 juin 2023. (Milla Morrisson/Hans Lucas via AFP)
publié le 15 janvier 2024 à 8h08

En 2004, le roi Mohammed VI faisait adopter l’une des réformes les plus emblématiques de son règne. La révision de la Moudawana, ou code de la famille marocain, consacrait les femmes du royaume chérifien en tant qu’individus à part entière, leur permettant notamment de demander le divorce et de se marier librement. Une véritable «révolution» pour les Marocaines, s’étaient réjouies, à l’époque, les associations féministes. Vingt ans après, l’heure est à la désillusion. De nombreuses voix s’élèvent pour dénoncer l’application défaillante de la Moudawana, qui laisse encore trop de pouvoir d’appréciation aux juges.

Face à ces lacunes juridiques, le souverain a décidé de faire évoluer le code de la famille pour davantage d’égalité entre les femmes et les hommes. En septembre, il a donné six mois au gouvernement pour soumettre des propositions d’amendements, précisant néanmoins qu’il n’autoriserait pas ce que l’islam interdit. Malgré l’influence des forces conservatrices dans le royaume, les mouvements féministes attendent beaucoup de cette réforme. Décryptage.

Le mariage des mineures

La réforme de 2004 a fixé l’âge légal du mariage à 18 ans au lieu de 15 auparavant. Or cette pratique n’a pas réellement disparu. L’article 20 du texte accorde en effet le droit aux juges des affaires familiales d’autoriser les mariages de mineures