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Interview

Report de la présidentielle au Sénégal : «Le pouvoir risque de créer une instabilité plus grande encore»

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L’opposition voit une manœuvre politique dans le report sine die par le président Macky Sall du scrutin du 25 février. Ousmane Diallo, d’Amnesty International, explique les enjeux de cette décision.
Macky Sall à Elysée le 23 juin 2023. (Ludovic Marin/AFP)
publié le 4 février 2024 à 12h50

La crise politique qui secoue le Sénégal vient de prendre un nouveau virage. Le président Macky Sall a annoncé le report sine die de l’élection présidentielle du 25 février. Annonce faite ce samedi 3 février lors d’une brève allocution télévisée alors que la campagne devait officiellement débuter ce dimanche. C’est la première fois depuis 1963 qu’une élection est repoussée dans cet Etat jugé traditionnellement comme un îlot de stabilité en Afrique de l’Ouest.

Ce report, alors que l’élection s’annonçait comme la plus incertaine depuis l’indépendance du pays en 1960, se fait sur fond de conflit entre l’Assemblée nationale et le Conseil constitutionnel. Celui-ci avait validé 20 candidatures, un record, et en a exclu une dizaine d’autres, dont celles de deux ténors de l’opposition : Karim Wade et Ousmane Sonko. Pour Ousmane Diallo, enseignant-chercheur sur le Sénégal pour Amnesty International, l’ajournement de l’élection relève davantage d’une crise majeure entre le pouvoir et son opposition.

Comment expliquer ce report ?

Dans les faits, si on écoute le discours du présid