«Une mobilisation tous azimuts.» C’est en ces termes que le président de la République démocratique du Congo (RDC), Félix Tshisekedi, a conclu son discours à la nation dans la soirée de jeudi. A une année de l’élection présidentielle – que de nombreux observateurs estiment irréalisables dans le délai imparti –, le pays connaît une incursion de «terroristes» dans l’est du territoire, a dénoncé solennellement le chef de l’Etat. Depuis mai 2021, des combattants du Mouvement rebelle du 23 mars (M23) grignotent des parcelles de terrain et des villes dans la province du Nord-Kivu, région frontalière de l’Ouganda et du Rwanda, avec qui les relations se sont détériorées ces dernières semaines.
Fin octobre, Kinshasa, accusant Kigali de soutenir le M23, a renvoyé l’ambassadeur du Rwanda au lendemain d’une réunion élargie du Conseil supérieur de la défense. «Sous la fallacieuse accusation de soutien des Forces armées congolaises aux Forces démocratiques de libération du Rwanda [un groupe armé fondé par d’ancien génocidaires hutus rwandais, ndlr], le Rwanda a en réalité des velléités expansionnistes», a tancé le président congolais. En deux semaines, entre le 20 octobre, date de la reprise des combats entre l’armée congolaise et le M23, et le 3 novembre, 183 000 personnes dépla