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Interview

Restitution d’œuvres au Bénin : «Les critiques sur nos capacités de conservation ne sont plus valables»

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Après la restitution de 26 œuvres par la France, le pays d’Afrique de l’Ouest doit désormais en faire bon usage s’il veut gagner la confiance d’autres Etats, estime Alain Godonou, à la tête de la stratégie muséale nationale.
Alain Godonou, directeur du programme «Musées» de l’Agence nationale de promotion des patrimoines et de développement du tourisme, à Cotonou, le 10 novembre. (Yanick Folly/Libération)
publié le 11 novembre 2021 à 20h20

Au Bénin, il connaît le dossier des restitutions mieux que personne. Directeur du programme «Musées» de l’Agence nationale de promotion des patrimoines et de développement du tourisme, Alain Godonou a la lourde tâche de mettre en œuvre le chantier de l’Etat béninois, dont l’objectif est de relancer le tourisme à travers la richesse de son patrimoine. Dans son spacieux bureau de Cotonou où il reçoit Libération, il rejette les critiques visant les politiques de conservation au Bénin et espère que la restitution de ces 26 œuvres sera l’ébauche d’un mouvement mondial.

Que représente le retour de ces 26 œuvres pour le Bénin ?

Il y a d’abord eu de l’incrédulité, beaucoup de questions quant à la capacité de l’Etat béninois d’accueillir ces œuvres. Mais je pense que ces doutes sont désormais dissipés. Les Béninois ressentent une joie immense.

Les craintes de certains conservateurs et antiquaires, qui redoutent que les œuvres soient mal conservées, sont-elles fondées ?

Cette discussion sur le potentiel des pays africains à savoir conserver est ancienne. Il est vrai qu’il faut disposer de ressources techniques et professionnelles suffisantes pour pouvoir le faire correctement. Mais l’Etat béninois s’est emparé de ce problème en mettant en chantier des équipements au standard international, qui n’auront ri