Dans une grande salle du rez-de-jardin du musée du Quai-Branly, trois imposants totems royaux se dressent une ultime fois en France. Ces personnages mi-hommes mi-animaux, représentant les rois Ghézo, Gléglé et Béhanzin, font partie des œuvres pillées en 1892 par les troupes coloniales françaises dans le palais royal d’Abomey, capitale de l’ancien royaume du Danhomè (Dahomey en français). Vingt-six d’entre elles, exposées jusqu’au 31 octobre dans le musée parisien, s’apprêtent à reprendre le chemin du Bénin, près de cent trente ans après leur entrée dans les collections nationales.
Il s’agit d’une des premières restitutions au continent africain d’objets spoliés durant la période coloniale. «Il ne s’agit pas d’un adieu, mais plutôt de retrouvailles avec ces œuvres», a déclaré le président Emmanuel Macron lors d’une cérémonie organisée ce mercredi au Quai-Branly, insistant sur la nécessité d’une loi permettant «d’établir dans la durée une doctrine et des règles autour des restitutions». A ses côtés, l’universitaire Bénédicte Savoy et l’écrivain Felwine Sarr, à l’origine du rapport sur la restitution du patrimoine africain, remis à l’Elysée en novembre 2018, se sont félicités à l’unisson de cet «événement chargé de sens». «Comme la chute du mur de Berlin, il y aura un avant et un après ce retour au Bénin des œuvres pillées par l’ar