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Libération
Frontière

Rwanda : Kigali dit avoir tué un «soldat» congolais et arrêté deux autres

L’incident a eu lieu ce mardi 16 janvier, dans la partie frontalière du Rwanda et de la république démocratique du Congo, sous la coupe de groupes rebelles.
Un homme se tient debout dans le no man's land entre le Rwanda et la république démocratique du Congo à un poste-frontière à Goma, le 19 novembre 2022. (Alexis Huguet/AFP)
publié le 16 janvier 2024 à 15h26

L’armée rwandaise a annoncé ce mardi 16 janvier avoir tué un «soldat» congolais et arrêté deux autres qui avaient, selon elle, franchi la frontière et ouvert le feu. Un incident qui renforce les relations déjà tendues entre les deux pays. Une source sécuritaire congolaise a confirmé ce bilan à l’AFP, tout en précisant «ne pas savoir s’il s’agit de wazalendo [milices dites «patriotes, ndlr] ou de FARDC», les forces armées de la république démocratique du Congo.

Les trois Congolais sont entrés au Rwanda mardi vers 1h10 du matin (2h10 heure de Paris) depuis les environs de Goma, principale ville de l’est de la république démocratique du Congo (RDC), affirme l’armée rwandaise dans un communiqué. Un «soldat a été abattu alors qu’il tirait sur les patrouilles», a-t-elle ajouté, précisant ne déplorer aucun blessé de son côté. Les membres «des FARDC avaient en leur possession un fusil AK-47, quatre chargeurs de 105 cartouches, un gilet de protection et des sachets de cannabis», a ajouté Kigali.

L’est de la RDC, à la frontière avec le Rwanda, est le théâtre d’affrontements armés opposant l’armée congolaise, en coalition avec des milices locales et des sociétés militaires privées étrangères, aux rebelles du M23 appuyés par l’armée rwandaise. Après avoir repris les armes fin 2021 et mis en déroute l’armée congolaise, la rébellion s’est emparée de larges pans des territoires de Rutshuru et de Masisi, dans le sud du Nord-Kivu, renforçant les tensions entre les deux pays.

Retrait de la mission de la Monusco

Le bloc de la Communauté de l’Afrique de l’Est a déployé des troupes dans l’est de la RDC en novembre 2022, à l’invitation des autorités du pays, pour libérer les zones prises par le M23. Mais Kinshasa a refusé de prolonger son mandat, ce qui a conduit à un retrait progressif en décembre après les critiques émanant notamment du président congolais, Félix Tshisekedi. La RDC a également appelé au retrait des forces de la mission de l’ONU (Monusco) d’ici à la fin de cette année.

Samedi 13 janvier, le ministre congolais des Affaires étrangères, Christophe Lutundula, a déclaré que le retrait de la mission de la Monusco, arrivée en 1999, «avait commencé». Kinshasa considère que la force de l’ONU est inefficace pour protéger les civils contre les groupes armés et les milices qui sévissent dans l’est du pays depuis trois décennies. La Monusco, qui compte actuellement quelque 13 500 militaires et 2 000 policiers, est encore présente dans les trois provinces les plus troublées de l’est congolais, le Sud et le Nord-Kivu ainsi que l’Ituri. L’ONU n’a pas fixé de date limite pour le retrait complet de la Monusco.