Menu
Libération
Diplomatie

Sahara-Occidental : après des années sur un fil, la France épouse la ligne marocaine

Article réservé aux abonnés
Dans une lettre adressée au roi Mohammed VI, Emmanuel Macron reconnaît à demi-mot la souveraineté marocaine sur le territoire disputé. L’Algérie, parrain des indépendantistes sahraouis, a annoncé le «retrait immédiat» de son ambassadeur à Paris.
Le roi Mohammed VI salue Emmanuel Macron après l'inauguration d'une ligne de train à grande vitesse à Rabat, au Maroc, le 15 novembre 2018. (Christophe Archambault/AFP)
publié le 30 juillet 2024 à 17h36
(mis à jour le 30 juillet 2024 à 20h16)

En diplomatie, tout est souvent affaire de mots. Ceux qu’Emmanuel Macron a envoyés au roi Mohammed VI, à l’occasion de l’anniversaire des 25 ans de son accession au trône, sont sans doute le plus beau cadeau que pouvait lui offrir un président français. Dans une lettre adressée au souverain, le chef de l’Etat s’est aligné sur la position marocaine au sujet du conflit du Sahara-Occidental. Cette ancienne colonie espagnole, dont le territoire est disputé par le Maroc et les indépendantistes sahraouis du Front Polisario depuis 1976, est aujourd’hui contrôlée à 80 % par Rabat, qui l’administre de fait comme une province du royaume.

«Je considère que le présent et l’avenir du Sahara occidental s’inscrivent dans le cadre de la souveraineté marocaine», tranche Emmanuel Macron dans sa lettre, rompant avec la posture d’équilibre de Paris sur ce dossier ultrasensible. Elevée au rang de cause nationale pour le Maroc, la question sahraouie est devenue ces dernières années l’alpha et l’oméga de la politique étrangère du royaume, celle qui départage les alliés et les ennemis. «Le dossier du Sahara est le prisme à travers lequel le Maroc considère son environnement international»,