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Décryptage

Sahel : une étude bat en brèche les fantasmes sur l’armement des jihadistes

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L'appel du jihaddossier
Les armes des insurgés islamistes proviennent surtout des stocks pillés des armées qu’ils combattent, décrit un rapport minutieux du Conflict Armament Research.
A Agadez au Niger, en décembre 2016, gardée par une une forte présence militaire et policière pour répondre à la menace jihadiste dans la région. (Philippe GUIONIE/Myop pour Libération)
publié le 29 avril 2025 à 15h17

L’aride document de Conflict Armament Research publié ce mardi 29 avril constitue, certes, une bien déplaisante lecture de salon. Mais entre les lignes des statistiques sur les numéros de série des fusils automatiques et les détails techniques sur le calibre des armes qui circulent au Sahel, ses 42 pages apportent un solide éclairage sur la circulation des équipements utilisés par les insurgés islamistes dans cette région du monde.

Pour établir leur rapport (1), le deuxième du genre après un premier volet paru en 2016, les enquêteurs ont ausculté 726 armes saisies par les autorités nationales du Burkina Faso, du Mali et du Niger «auprès de groupes salafistes jihadistes dans le Sahel central» entre 2015 et 2023. Leurs conclusions, sans être spectaculaires, ont le mérite de réfuter quatre contrevérités courantes en vigueur au Sahel.

1. Les islamistes ont mis la main sur l’arsenal de Kadhafi

Un poncif bien établi veut que les insurrections islamistes du Sahel aient été alimentées en armes par la chute du dictateur libyen, en 2011 (b