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Comment se relever ?

Séisme au Maroc : «Le défi maintenant, c’est que tout ne soit pas reconstruit en béton»

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Dans l’Atlas, l’habitat traditionnel en terre comme les constructions plus récentes en béton n’ont pas résisté à la puissance du séisme. Pour l’entrepreneur marrakchi Oussama Moukmir, le défi sera de convaincre l’Etat et les sinistrés qu’on peut reconstruire mieux, sans bétonner à tout va.

Dimanche à Tiksit, situé à une dizaine de kilomètres de l’épicentre. (Fethi Belaid/AFP)
Publié le 11/09/2023 à 7h10

Oussama Moukmir est né à Agadir, ravagée par un séisme en 1960 qui avait provoqué la mort de 12 000 à 15 000 personnes. Est-ce d’avoir grandi dans une ville nouvelle, où il ne restait rien de l’habitat traditionnel, qui a poussé ce maçon à vouloir remettre à l’honneur des matériaux et modes de construction anciens ? Terre, pierre, bois, roseau, paille, plâtre, chaux, mais «pas de béton du tout» : la coopérative Bellarej qu’il a fondée, à Marrakech, s’est spécialisée dans la «bioconstruction» et la restauration de bâti ancien. Et le tremblement de terre de magnitude 7 qui a frappé son pays, dans la nuit de vendredi à samedi, a servi de stress test grandeur nature à la solidité de ses ouvrages, qui répondent par ailleurs à une norme parasismique exigeante en matière de construction en terre (le RPCT2011, que le Maroc a été l’un des premiers pays à adopter). «J’étais très anxieux, donc samedi je me suis précipité pour faire le tour de mes bâtiments. Mais à part de toutes petites fissures, ils n’ont pas bougé», témoigne l’entrepreneur, manifestement très soulagé. Car autour de ses maisons ocre, brunes ou Sienne, qui se fondent dans le paysage immé