«La ficelle est quand même un peu grosse», s’amuse Boubacar Boris Diop, célèbre écrivain sénégalais joint à Dakar ce mercredi 28 février. Comme tous ses compatriotes, il a suivi les derniers rebondissements de la crise constitutionnelle que traverse le Sénégal, la plus grave qu’ait connue le pays depuis l’indépendance. Le président Macky Sall a été désavoué le 15 février par le Conseil constitutionnel, après avoir annoncé douze jours plus tôt le report du scrutin présidentiel qui aurait dû se dérouler dimanche 25 février.
Ce mercredi, le chef de l’Etat réunissait le Conseil des ministres pour discuter d’une nouvelle date et même proposer une loi d’amnistie, qui a été adoptée en début de soirée, pour tous «les faits se rapportant aux manifestations politiques survenues entre 2021 et 2024». Des gestes censés apaiser le climat de tension qui règne au Sénégal, mais qui ne sont qu’une «nouvelle tentative pour noyer le poisson», dénonce l’intellectuel sénégalais. Car pour l’instant, Macky Sall n’a pas renoncé à se maintenir au pouvoir après la date butoir de la fin de son mandat, le 2 avril