C’est la première fois depuis 1963 qu’une élection présidentielle au suffrage universel direct est reportée dans le pays. Le chef de l’Etat sénégalais Macky Sall a annoncé ce samedi 3 février avoir abrogé son décret fixant au 25 février la date de la présidentielle, après la mise en place d’une commission parlementaire enquêtant sur deux juges du Conseil constitutionnel dont l’intégrité dans le processus électoral est contestée.
Le dirigeant sénégalais a fait connaître sa décision dans son discours à la Nation, à quelques heures de l’ouverture de la campagne électorale pour le scrutin présidentiel pour lequel devaient concourir 20 candidats, sans deux ténors de l’opposition. «J’engagerai un dialogue national ouvert, afin de réunir les conditions d’une élection libre, transparente et inclusive», a promis Macky Sall dans son discours. Il n’a néanmoins évoqué aucune date.
Reportage
Le président Sall avait fixé le scrutin présidentiel au 25 février dans un décret daté du 29 novembre 2023. Il avait promis fin décembre de remettre début avril le pouvoir au président élu à l’issue du scrutin et l’a réitéré plusieurs fois. Elu en 2012 pour sept ans et réélu en 2019 pour cinq ans, il a annoncé en juillet 2023 ne pas être candidat à un nouveau mandat.
Il a désigné comme dauphin en septembre le Premier ministre Amadou Bâ, un responsable du parti présidentiel.
Le Conseil constitutionnel a exclu du scrutin des dizaines de prétendants. Parmi eux, deux ténors de l’opposition, le candidat antisystème Ousmane Sonko, en prison depuis juillet 2023 notamment pour appel à l’insurrection et disqualifié par le Conseil à la suite d’une condamnation pour diffamation dans un dossier distinct, et Karim Wade, ministre et fils de l’ex-président Abdoulaye Wade (2000-2012).
Plus d’informations à venir.